Ce qui arrive- actuellement- aux citoyens musulmans rohingyas, du génocide et du déplacement forcé , et l’incapacité de la communauté internationale à les sauver- d’après ce que tout le monde sait et d’après ce qui nous est rapporté par les médias, les écrans de télévision et les sites des réseaux sociaux – est nouveau chapitre des drames que la conscience de l’humanité devrait être sensée sentir la peine et la souffrance , si l’Humanité a encore des traces de la conscience en Orient ou en Occident !
Ces drames dont les déclarations de condamnation, de dénonciation ne suffisent plus pour les affronter, surtout lorsque le monde regarde et poursuit ces images horribles et atroces reflétant des actes de tuerie, de déplacement, d’incendies, de génocide et massacres brutaux, qui ont coûté la vie à des centaines de femmes, d’enfants, de jeunes et de personnes âgées. Après avoir été assiégés, à la région de Rakhine au Myanmar, les autorités les ont forcés –là-bas – à fuir leur patrie sous la pression des attaques brutales et barbares que l’humanité n’avait jamais connues auparavant. Certains, d’entre eux sont morts de douleur de la marche, de la cruauté de la faim, de la soif et du soleil brûlant, et certains d’autres ont été engloutis par les vagues après avoir fui vers la mer.
Encore une fois : cette scène barbare et inhumaine n’aurait pas eu lieu si la conscience universelle n’était morte, et ses compagnons étaient morts, et tous les sens de la morale humaine étaient morts avec elle. Suite à sa mort, les voix de la justice, de la liberté et les droits de l’Homme sont devenus dans un état de silence pareil à celle des tombeaux. Toutes les chartes internationales qui s’engeaient à protéger les droits de l’Homme, la sécurité des peuples et leur droit de vivre sur la terre, tout cela est devenu une lettre morte, mais plutôt un mensonge qui ne vaut pas le prix de l’encre avec laquelle ces chartes ont été écrites.
A l’ère du progrès, des organisations internationales, des associations internationales des droits de l’Homme, les organisations de la société civile et les pactes internationaux, qui ont pris en charge la protection des misérables, des enfants, des personnes âgées et des veuves, et se sont engagés à leur fournir les éléments nécessaires à leur sécurité et à leur sûreté. Il s’est avéré que la plupart de ces institutions sont isolées du monde où le sang, les cadavres, les corps démembrés, les cris des enfants, les larmes des orphelins et le gémissement des endeuillées sont partout.
Nous répétons : nous sommes sûrs que ces organisations internationales auraient adopté une position différente, forte et prompte, si ce groupe vulnérable de citoyens avait été juif, chrétien, bouddhiste ou adhérent à une confession autre que l’islam.
Al-Azhar Al-Sharif qui cherchait auparavant - en collaboration avec le Conseil des sages musulmans - à réunir les parties en conflit et à rapprocher les points de vue divergents en (Rakhine), lorsqu’il a accueilli au début de cette année - au Caire – un nombre de jeunes leaders représentant toutes les religions et ethnies au Myanrar, à la recherche de la paix pour tous ; l’établissement d’Al-Azhar réitère et affirme son engagement à soutenir les opprimés en Birmanie ; partant de sa responsabilité religieuse et humanitaire, et de son engagement dans sa mission mondiale. Il renouvelle son appel à tous les organismes internationaux, les organisations et associations de défense des droits de l’Homme dans le monde entier, pour qu’ils accomplissent leur devoir de prendre les mesures nécessaires pour arrêter ces massacres et poursuivre les agresseurs.
Le cri humain retentissant lancé par Al-Azhar continuera de résonner jusqu’à ce que les autorités au pouvoir à Myanmar reviennent à la raison et à la rectitude et mettent fin à la politique de discrimination raciale et religieuse entre les citoyens. Al-Azhar renouvelle à ses frères en Birmanie sa solidarité et nous leur soulignons : « Nous sommes à vos côtés, nous n’allons pas vous abandonner, Allah est à votre secours ! »