Le 15 mars 2017 après JC

Les consœurs des Hommes « la femme et le soutien du processus du développement »

     Selon la Charia, les femmes sont partenaires des hommes dans les droits et les devoirs. L’Islam est le premier système au monde qui a libéré les femmes de toutes les entraves et les restrictions injustes qui leur étaient imposées. Avant l’avènement de l’Islam l’oppression des femmes et la marginalisation de leur rôle faisaient partie du système social. Alors l’Islam est venu pour soutenir la Femme : mère, sœur, fille, et épouse – et lui garantir tous ses droits.
 
     Il est donc faux d’examiner une partie de la marginalisation dont souffre la femme orientale, en considérant qu’elle est due aux enseignements de l’Islam. C’est une fausse allégation, car cette souffrance est plutôt due à l’attachement irraisonné aux anciennes traditions et coutumes qui n’ont aucun rapport avec l’islam, tout en donnant le privilège à ces traditions sur les enseignements ayant rapport à la femme dans la Charia. La femme musulmane a souffert à cause de nombreuses restrictions en dehors du cadre de la Charia, ce qui a conduit à l’émergence de nombreux problèmes tels que : (le retard du mariage, la privation de la succession, et d’autres).
     Par contre, la communauté musulmane a perdu beaucoup de ses énergies lorsque – nous les musulmans – nous avons permis de marginaliser le rôle des femmes et de les exclure des postes importants dans nos sociétés.
     Pour ma part : je ne connais d’autre sujet qui a préoccupé l’esprit des oulémas, des penseurs et des chercheurs – depuis le siècle dernier jusqu’à nos jours – comme celui de la femme.
     Dans notre bibliothèque arabo-musulmane contemporaine, il y a des milliers de livres, d’articles de recherches, de conférences et de colloques qui ont traité la question de la femme et l’ont épuisée. Néanmoins, ce sujet reste comme s’il n’a jamais été étudié !
     Après une longue réflexion, il me semble que cette question peut être envisagée sous trois angles : 
     Le premier : celui de l’Islam qui a rendu justice à la femme musulmane, et l’a libérée des carcans et des restrictions des civilisations contemporaines à l’avènement de l’Islam. Vient au premier plan : la civilisation de la Grèce – représentée dans ses deux grands pôles, Platon et Aristote – et la loi des Romains, les religions de l’Inde, et des livres sacrés qui tenaient la femme –seule- comme responsable du péché originel, et les traditions qui étaient répandues en Arabie avant l’avènement de l’Islam, qui ont confisqué à la femme le droit à la vie, à l’éducation, à la propriété et à la succession, etc.
     Pourtant, je souligne que dans cette atmosphère suffocante pour la femme, l’Islam est apparu, et il a eu son mot décisif. Et s’il avait été silencieux – à ce moment-là – au sujet de la manipulation des femmes, il ne serait ni blâmé ni reproché, car le monde entier était contre les femmes, contre leurs droits et contre leur dignité en tant que créature humaine. Mais il ne tarda pas de s’ouvrir bientôt aux peuples et leur fit entendre les paroles du Très-Haut : « Elles ont des droits équivalents à leurs obligations, conformément à la bienscience » (Al-Baqarah: v.228), et (Mais ne les retenez pas pour leur faire du tort : vous transgressez alors) (Al-Baqarah : 231).  Et parmi les paroles du Prophète (bénédiction et paix d’Allah soient sur lui) : « les femmes sont les consœurs des hommes ».
     L’Islam – et pour toujours – a interdit l’infanticide féminine, comme il a octroyé à la femme des droits avec lesquels, elle a précédé ses homologues dans le monde de quatorze siècles. Depuis, elle a le droit à la succession, le droit à l’éducation et le droit de choisir un mari. Il lui a donné et spécifié également une charge financière indépendante de son mari, dans laquelle, elle dispose comme le propriétaire en sa pure et propre possession, tout en préservant le nom de sa famille. Ceci afin que sa personnalité ne se dissolve pas dans la personnalité de son partenaire. Ainsi il l’a rendu égale à l’homme en termes de coûts et de responsabilité. 
     On sait que ces droits doivent faire de la femme un élément créateur dans la société. Elle n’est pas inférieure à un homme si elle ne le dépasse pas. Et il est approuvé que le Prophète, bénédiction et paix d’Allah soient sur lui, a dit : « Si je devais préférer quelqu’un, alors j’aurais préféré les femmes aux hommes ». Cette préférence ne consiste pas à redresser les pensées d’une personne faible et privée de droit, mais plutôt pour attirer l’attention sur les traits et les caractéristiques dans lesquels les femmes excellent et peuvent y dépasser les hommes. 
     Quant au deuxième : il s’agit de l’angle qui a été influencé par les coutumes et traditions plus que les dispositions du Coran et de la Sunna et les textes explicites qui soulignent le rang élevé de la femme et son mérite scientifique, sociale et humaine.
     Ce comportement a presque ramené la femme – dans de nombreux aspects de sa vie – à ce qu’elle était avant la révélation du Coran ; alors il confisqua un grand nombre de ses droits que l’Islam lui garantissait, et composa une étrange jurisprudence conduisant à l’isolement et à l’aliénation au point qu’elle était en train de s’habituer cette aliénation et cet isolement. En fait, l’Islam n’est venu que pour libérer la femme de cet état imposé, pour la faire vivre au cœur de la société afin qu’elle puisse partager la responsabilité de sa reconstruction, de son développement et de son progrès.
 
       Quant au troisième : c’est l’angle de la modernité occidentale associée à des concepts particuliers et à de nouvelles philosophies qui ont renié bon nombre de valeurs bien fondées dans l’histoire et les croyances de ces sociétés.
     Je prends l’initiative de dire en phrase concise :
   Je fais une distinction décisive entre la modernité – avec toutes les précautions nécessaires – et la modernisation – qui est interaction, assiduité et renouvellement de la tradition religieuse et morale – tout en profitant de ses trésors. La modernité – dans son sens occidental - n’est pas le modèle idéal qui mérite d’être adopté et commercialisé à l’échelle mondiale et globale.
     A ce sujet, je me pose la question suivante : 
 La modernité est-elle la meilleure alternative pour une société qui préserve les valeurs de la maternité et de la famille malgré toutes les transgressions- qu’elle subit – au nom de la religion – ou nous devrions accepter cette réalité en essayant de la modifier et de la renouveler en nous nous basant sur nos identités et nos cultures multiples ; car l’autre alternative – est sûrement - celle de la destruction et du désastre dans le sens double (physique et morale) ? 
     Certes, le monde arabo-musulman – maintenant, et plus que jamais – est dans la nécessité d’élever le rang de la femme et son rôle dans le soutien du processus de développement des sociétés, en particulier à la lumière des défis actuels auxquels sont confrontées nos sociétés arabo-musulmanes. Ce qui exigerait de souligner l’importance de maximiser le rôle de la femme, sa dignité et de lui rendre justice. Il conviendrait donc de profiter de ses énergies gaspillées et de respecter ses droits garantis par l’Islam. 
      
 

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