Le Grand Imam appelle la communauté internationale, arabo-musulmane et africaine à soutenir l’Égypte et le Soudan dans la préservation de leurs droits à l’eau et à mettre fin à la persistance à sous-estimer le droit à l’eau des deux peuples frères.
Son éminence le Grand Imam, Ahmad Al-Tayeb, Cheikh d’Al-Azhar Al-Charif, a appelé la communauté internationale, africaine et arabo-musulmane à assumer leur responsabilité, à unir les efforts et à soutenir l’Égypte et le Soudan dans la préservation de leurs droits à l’eau du Nil. Il les appelle aussi à envisager la revendication de certains pays la propriété du fleuve et le droit d’en disposer au détriment de la vie des peuples des deux pays, soulignant que toutes les religions s’accordent sur le fait que la propriété des ressources nécessaires à la vie des gens comme les rivières, constitue une propriété commune. Il n’est pas juste en aucun cas, et en aucune circonstance, de céder ces ressources à un individu, un groupe, ou un Etat pour s’en approprier seul sans égard aux autres pays qui les partagent et ayant part à telle ou telle ressource commune. Son éminence le Grand Imam souligne que « l’eau » dans son sens le plus large désigne une petite dose d’eau, les rivières et les mers. Les lois des religions stipulent que la propriété des ressources nécessaires doit être une propriété commune et partagée. Il est interdit que cette ressource soit exploitée uniquement par un individu ou une collectivité de gens, ou un pays sans autres pays. Par conséquent, toute sorte d’interdiction visant à empêcher l’autre de bénéficier de sa part, est considérée comme un viol de l’un des droits de l’Autre. Et quiconque se permet de faire le contraire est un injuste et un agresseur. Alors, il incombe aux autorités responsables, au niveau local, régional et international de lui taper d’une main de fer et de protéger les droits d’autrui contre sa perversion et sa corruption sur terre.
Le Grand Imam exprime son appréciation pour les efforts déployés par la diplomatie égyptienne et soudanaise, pour avoir adopté le langage des négociations sérieuses, pour s’être efforcée de trouver des solutions qui préservent les droits de chacun à investir dans les ressources naturelles sans porter atteinte aux droits d’autrui. L’imam a souligné que la persistance à sous-estimer les droits d’autrui - en particulier les droits fondamentaux comme l’eau – est prohibé par la Charia, en plus sa contradiction avec la morale, aux normes et aux lois internationales et locales. Si jamais cette question est tolérée, elle aura des conséquences fâcheuses sur la paix mondiale, car certaines rivières traversent plus de cinq pays. Pourrait-on imaginer que l’un de ces pays confisque le droit d’autrui ?!