Qui peut mettre fin à cette agression brutale contre le peuple palestinien ?!

Existe-t-il une lueur d'espoir que ceux qui exportent des armes cessent de soutenir l'agression et éveillent leur conscience ?!

Y a-t-il un espoir que ceux qui expriment leurs condoléances par des mots, parmi les décideurs politiques, jouent un rôle réel et décisif pour arrêter l'agression à Gaza ?!

Son Éminence le Grand Imam le Pr. Ahmed Al-Tayeb, Cheikh d'Al-Azhar, a reçu aujourd'hui, mardi, à la Mashayiakhah d'Al-Azhar, M. Josep Borrell, Haut Représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, accompagné d'une délégation de haut niveau comprenant M. Sven Koopmans, Représentant spécial de l'Union Européenne pour le processus de paix au Moyen-Orient, et l'Ambassadeur Christian Berger, Chef de la délégation de l'Union européenne au Caire.

Le Cheikh d'Al-Azhar a souligné : « Les mots et les expressions sont incapables de décrire la souffrance du peuple palestinien en raison de l'agression, des massacres et des tueries quotidiennes qu'il subit, des atrocités sans précédent dans l'histoire des guerres et des conflits. » Il a précisé que ce que la souffrance des habitants de Gaza est d'une brutalité telle qu’aucune langue humaine ne peut l’exprimer, et a ajouté qu'il n'est ni courageux ni honorable pour un homme armé d'attaquer des civils innocents et de les tuer. Son Éminence a affirmé : « Je peux dire que cette sauvagerie ne se retrouve même pas dans le monde animal, car cette entité a dépassé toutes les normes humaines. Elle a commis les crimes les plus odieux, et s'est transformée en une bête assoiffée de sang, tuant des innocents. »

Le Cheikh d'Al-Azhar s'est interrogé : « Y a-t-il une solution à cette grande farce historique que nous voyons à Gaza ?! Qui peut mettre fin à cette agression brutale ?! Aujourd'hui, le monde est divisé en deux camps : ceux qui participent et soutiennent par des armes, se rendant complices du massacre d'un peuple sans défense, et un autre monde qui participe à la tragédie par son silence ou par des discours de condamnation et de réprobation. Peut-il y avoir une lueur d'espoir que ceux qui exportent des armes vers l'entité occupante cessent de la soutenir et que leurs consciences et leur humanité se réveillent ?! Y a-t-il un espoir que ceux qui expriment leurs condoléances et leur compassion envers les Palestiniens en paroles, parmi les décideurs politiques, se décident à jouer un rôle réel et décisif face à la situation à Gaza, alors qu'ils en ont la capacité s'ils le veulent ?!

Le Cheikh d'Al-Azhar a souligné que la situation au Moyen-Orient est devenue extrêmement difficile, avertissant que si cette crise n'est pas maîtrisée ; le monde entier pourrait glisser vers un danger immense dont il est impossible de prévoir l'ampleur des catastrophes qui en découleront. Il a affirmé que l'entité sioniste a été implantée dans la région pour en faire un théâtre permanent de guerres et de conflits, afin de l'affaiblir militairement, politiquement et économiquement, et de s'emparer de ses ressources et de ses richesses.

De son côté, M. Josep Borrell a exprimé son appréciation pour le Cheikh d'Al-Azhar et son rôle central dans la promotion de la culture de la paix et la défense des droits des opprimés, ainsi que pour ses contributions importantes au renforcement du dialogue interreligieux. Il a également souligné qu'il partage la vision du Cheikh d'Al-Azhar concernant les défis au Moyen-Orient et dans la région, affirmant qu'il n'y aura pas de solution à ces crises sans la création d'un État palestinien indépendant, permettant aux Palestiniens de jouir de tous leurs droits, et en travaillant à changer l'équilibre des forces pour que l'État palestinien se développe progressivement. Il a également affirmé que les massacres et les tueries subis par les Palestiniens constituent un génocide, et qu'ils font leur possible pour obtenir un cessez-le-feu à Gaza, en espérant que l'Union européenne puisse établir les bases de la paix et parvenir à une trêve humanitaire menant à un arrêt complet de l'agression. 

Le Haut Représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères a indiqué qu'il n'avait jamais vu, au cours de sa vie, une question aussi complexe et divisée au sein de l'Union européenne que celle de la Palestine et de ce qui se passe à Gaza. Lorsqu'on observe les positions de certains pays de l'Union Européenne concernant la cessation des exportations d'armes à l'armée d’occupation, on constate que certains pays au sein de l'Union qui continuent de la soutenir en armes et dans les domaines de la politique mondiale. Il a expliqué que l'Union a proposé d'imposer des sanctions à certains responsables de l'entité occupante en réponse à leurs politiques hostiles et à leurs déclarations incitant à la haine, ainsi que de sanctionner tous ceux qui ont participé aux crimes de génocide et aux massacres en cours à Gaza. Cependant, notre autorité ne dépasse pas le stade de la proposition, et il faut un positionnement unanime des États membres pour approuver les sanctions, ce qui n'a pas été réalisé. Il a souligné que l'Union européenne continue d'exercer davantage de pression pour mettre fin à l'agression à Gaza.