Le Cheikh d’Al-Azhar a précisé :

• « Il est impératif de faire prévaloir les intérêts suprêmes des musulmans sur les divergences confessionnelles. »

• « Nous acceptons l’appartenance à une école juridique, mais rejetons le sectarisme. Chacun doit adhérer au principe de l’unité face à l’ennemi. »

• « Le devoir envers la Ummah doit primer sur les obligations propres à chaque école, et la nation islamique doit adopter une position commune face aux épreuves. »

Son Éminence le Grand Imam, Professeur Dr. Ahmad Al-Tayeb, Cheikh d’Al-Azhar et Président du Conseil des Sages Musulmans, a dévoilé la stratégie d’Al-Azhar en matière de construction de ponts pour établir la coexistence. Il a rappelé que cette initiative a commencé par la création de la Maison de la Famille Égyptienne en 2011, après l’attaque contre l’église des Saints à Alexandrie.

Il a précisé que cette instance est dirigée en alternance par le Cheikh d’Al-Azhar et le Pape de l’Église orthodoxe tous les six mois, et que les membres sont choisis pour être neutres et ne pas montrer de différence entre les religions.

Le Cheikh d’Al-Azhar a ajouté, dans le premier épisode de son émission du ramadan « Al-Imam Al-Tayeb » diffusée aujourd’hui, que le succès de l’expérience de la Maison de la Famille Égyptienne au niveau national, une initiative pionnière et inspirante, a conduit à réfléchir à la manière d’implanter la paix entre les différentes composantes de la Ummah dans le monde islamique et arabe.

Il a précisé que l’idée d’une « unité des oulémas » est alors née pour être un point de départ permettant de forger, dans la conscience collective des peuples, une vision ou un objectif commun.

Il a alors déclaré : « C’est dans cet esprit que nous avons envisagé des rencontres entre nous, les oulémas des différentes écoles musulmanes, et que nous avons souhaité que nos pays soient ouverts aux oulémas. »

Le Cheikh d’Al-Azhar a souligné que la Conférence du dialogue entre les courants musulmans, tenue au Bahreïn, a connu un grand succès, exprimant sa profonde gratitude à Sa Majesté le Roi Hamad Ben Issa, souverain du Royaume de Bahreïn, pour avoir accueilli cette rencontre inclusive réunissant des représentants de différentes écoles musulmanes provenant de plus de trente pays. Il a précisé que la conférence a rassemblé des savants sunnites, chiites duodécimains, ibadites et zaydites, et que l’atmosphère générale fut marquée par la fraternité, l’amitié et la franchise.

La conférence a abouti à des recommandations très importantes, et a permis d’aborder les causes profondes de la division et du sectarisme confessionnel.

Il a déclaré : « Nous acceptons le fait d’appartenir à une école juridique — ce qui est inévitable — mais nous rejetons le sectarisme. Chacun doit croire en le principe de l’unité face à l’ennemi. »

L’Imam Al-Tayeb a insisté sur la nécessité de faire primer les intérêts suprêmes de la communauté musulmane sur les divergences confessionnelles, en expliquant que la divergence est une « loi divine », conformément à la parole du Très-Haut :

(« Ils ne cesseront d’être en désaccord »).

Cependant, il a mis en garde contre le danger de voir ces différences se transformer en sectarisme. Chose qui affaiblirait la Ummah.

pour lui, le fait que la loyauté envers une école de pensée religieuse soit plus importante que la loyauté envers l’unité de la communauté et la préservation de sa vie est illogique.

Le devoir envers la Umma doit prévaloir sur celui envers une école particulière, et la communauté musulmane doit adopter une position commune face aux épreuves, à l’instar de ce que font certaines alliances actuelles, comme l’Union européenne ou d’autres coalitions.

Il a conclu en déclarant :

« Nous en sommes plus dignes, car les principes et les valeurs d’unité que nous partageons dépassent de loin les fondements mêmes de leurs alliances. »