Son éminence, le Grand-imam, le Professeur Ahmed Al-Tayeb, Cheikh d'Al-Azhar, a déclaré que les prescriptions légales limitées constituent une invitation à l'unité et à la force dans toutes les sociétés musulmanes. Ce sont deux des principales finalités de l'Islam. En fait, les prescriptions légales limitées ouvrent la porte à la diversité, à la complémentarité, à l’ijtihad. En même temps, il limite les zones de divergence qui conduisent au fanatisme, à l'extrémisme, et aux divisions qui donnent l’impression que la Communauté musulmane croit en deux ou plusieurs religions différentes. A ce sujet, notre Prophète a dit : « Récitez le Coran tant que vous êtes unis, lisez le Coran, mais lorsque vous êtes dans la divergence, arrêtez de réciter le Coran. »
D’après ce hadith, nous remarquons que le Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) préfère d’arrêter la récitation du Coran, malgré sa grande récompense et sa place auprès d’Allah, si cette récitation conduit à des conflits et des désaccords soit dans la lecture ou dans l’interprétation.
Le Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a affirmé cette idée dans un autre hadith où il a dit : « ce qui entraina la perte de ceux qui vous ont précédés ce fut leur divergence dans l’interprétation du Livre » Nous pouvons aussi trouver ce sens dans la parole d’Allah, le Tout-Puissant : « Et ne soyez pas comme ceux qui se sont divisés et se sont mis à disputer, après que les preuves leur furent venues, et ceux-là auront un énorme châtiment. »
Ainsi, dans le dixième épisode de son émission d’« Al-Imam Al- Tayeb » diffusée pour la cinquième année au mois de Ramadan, Son éminence a ajouté que celui qui lit et contemple l'histoire de Moïse et de son frère Aaron, il trouvera que l'intimité et de la rencontre peut prioritaire - dans certains cas – à la croyance en Allah le Tout-Puissant.
Le Noble Coran nous a raconté l’histoire de Moïse (que la paix soit sur lui), lorsqu’il alla pour parler à son Seigneur et laissa son frère Aaron avec son peuple. Il arriva que ce peuple se détourna de la religion du monothéisme. Et lorsqu’Il retourna à son peuple, fâché, attristé, à cause de l'apostasie et de l'idolâtrie. Il jeta les tablettes et prit la tête de son frère en la tirant à lui et l'a blâmé d'être resté avec ces apostats, et qu'est-ce qui l'a empêché de les quitter et de le suivre? La réponse d'Aaron à Moïse, (que la paix soit sur eux), était : J'avais peur que si je les quittais, ils se disperseraient. Dans ce contexte, Aaron, (que la paix soit sur lui), a gardé l’équilibre entre deux maux : rester avec son peuple polythéiste, ou quitter les polythéistes pour rejoindre son frère, et assumer les conséquences de leur dispersion.
Cheikh d'Al-Azhar a montré qu'Aaron, (que la paix soit sur lui), a préféré le premier au second. Cela signifie que la division, le conflit et le désaccord ont, sans doute, des conséquences plus graves sur la destruction des sociétés et la structuration des groupes extrémistes que celles de l'idolâtrie et du polythéisme. Il a expliqué qu'il existe une analogie entre le mal que cause le polythéisme et celui qui relève de la différence et la désunion. Les oulémas ont souligné que le premier mal « le polythéisme » est moins dangereux que le second « le désaccord et la désunion ». Ainsi, le Grand imam a montré que le polythéisme, bien qu'il s'agisse d'un mal répandu, mais qu'il n'est pas difficile de guider les polythéistes et de convaincre à retrouver la foi en en Allah le Tout-Puissant. La preuve en est que de nombreuses de communautés et de peuples ont été quitté la voie des ténèbres du polythéisme pour retrouver la lumière de la foi, grâce la prédication des prophètes. Contrairement à la maladie causée par la division et du conflit, qui conduisent à un gave échec où il n'y a aucun espoir de guérison ou de réforme. A cet égard, le Prophète (que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur Lui) a dit : « Le mal des nations qui vous ont précédé s'est infiltré parmi vous : la haine et la jalousie. La haine est celle qui rase, elle ne rase pas les cheveux mais elle rase la religion. Je jure par celui qui détient mon âme dans sa main, vous ne rentrerez pas dans le paradis jusqu'à ce que vous croyiez et vous ne croirez pas jusqu'à ce que vous vous aimiez. Ne vais-je pas vous informer de ce qui va vous assurer ceci ? Propagez le salam (la paix) entre vous ».
Son éminence, le Grand-imam a mis en garde contre le danger de désaccord concernant les questions religieuses à l’époque contemporaine. Il a expliqué que celui qui réfléchit à ce qui nous est arrivé au cours de ce siècle était dû à la manipulation des désaccords qui existent entre les musulmans depuis l'émergence de l'islam, mais ces discordes ont éclaté soudain et tous les adeptes d'une doctrine jugent de mécréance et se permettent de tuer les adeptes des autres doctrines.
Il souligne aussi que, celui qui cherche les causes de l'effusion de sang dans n'importe quel pays arabe ne trouvera pas de raison apparente, mais l’appartenance à des différentes doctrines semblent les causes principales de ces crimes. Pourtant, ces deux écoles de pensée ont vécu sous le règne de l'Islam près de quinze siècles. Son éminence a conclu qu'il était historiquement et scientifiquement connu que le différend portait sur des questions politiques, un critère qui ne devrait pas être la cause d’un conflit entre les musulmans, pourtant manipulé par les ennemis de l’Islam. Malheureusement, à cause de ce désaccord, les ennemis de l'Islam ont réussi à diviser l’unité des musulmans. Il souligne aussi que lorsque le Prophète (que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur Lui) a dit: « Ne réformera les derniers de cette Ummah que ce qui a réformé les premiers » le Hadith ne demande pas aux musulmans de suivre la Ummah à ses débuts au niveau forme comme au niveau fond. Il n'est pas logique que nous imitions à la lettre la Ummah à ses débuts. Mais je dois souligner que la Ummah a triomphé à ses débuts grâce à l'unité et l'union.