Son éminence, le Grand -imam, le Professeur Ahmed Al-Tayeb, Cheikh d'Al-Azhar, a déclaré que la différence subtile entre la prescription des règles illogiques et la prescription des règles raisonnables, doit être signalée. Les questions impossibles ne sont imposées en aucune circonstance, contrairement aux questions dont les causes, les secrets et les effets sont compris par la raison.

Sur la base de cette clarification, nous pensons que quand l’Islam et toutes les religions s’adressent à l'homme quel que soit le niveau du discours, elles ne lui demandent pas de croire en ce que sa raison rejette ou de croire à ce qu'il est impossible de croire. Mais elles s'adressent à lui pour croire en certaines choses que l'esprit peut exclure par rapport à ce qui se passe « habituellement ».

Dans ce contexte, les religions qui s'adressent à l'homme en lui demandant de croire à la vie après la mort, au jour du jugement dernier, à la récompense, au châtiment, au paradis, à l'enfer, et à tout ce qui est en lien avec al-‘aqida « le Credo » telle que les sam'iyyât ou l'eschatologie.

De même, on cite la croyance aux miracles des prophètes qui ne sont pas impossibles et la raison les perçoit et imagine leur réalisation, même si les gens ont l’habitude de les exclure. Alors, elles sont comme les faits qui seront réalisés mais la raison prend une position « neutre » à son égard où tout est possible.

Dans le treizième épisode de son émission au mois de Ramadan, Son éminence a ajouté que l'on peut comprendre à partir de l'extrapolation des versets des sentences que le Coran précise les sentences relatives aux questions permanentes et les constantes qui ne changent pas, telles que : la foi, le culte et la morale. En revanche, le Coran résume les dispositions relatives aux domaines acceptant le développement sous la forme de règles générales, de fondements généraux et de finalités supérieurs.

Par exemple, nous constatons que la « prière » est mentionnée à plus de soixante-dix fois dans le Coran. En revanche, nous observons que la législation relative au contrat de vente citée dans le Coran à quatre reprises seulement, pourtant, il occupe une place importante dans les articles de droits civils. D’ailleurs, Son éminence a poursuivi : Concernant le droit constitutionnel, les textes du Noble Coran dans ce domaine se sont limités à souligner le principe de la Chura « consultation », de la « justice » et de l’« égalité ». Par conséquent, tout système politique basé sur ces principes et les met en œuvre est un système accepté en Islam, quel que soit son nom ou sa conception.

En fait, quant au droit Pénal et criminel, le Noble Coran s'est contenté à mentionner les cinq peines connues à savoir : la peine du meurtre, du vol, de l'adultère, de la corruption sur terre, soit par la pratique du terrorisme, de l'intimidation, soit par l'assassinat des innocents , la destruction d'équipements publics, ou toute méthode ancienne ou moderne visant à commettre des crimes immoraux et inhumains. 

Son éminence, le Grand-imam a résumé que cette dichotomie claire, entre le domaine des constantes et celui des variables, est celle qui a permis aux législations de suivre le rythme du développement. La Charia a également pu diriger la Communauté musulmane pendant près de treize siècles, avant qu'elle laisse sa place pour les lois de l'Occident. La souplesse de la Charia est celle qui a préservé la civilisation de l'Islam, en la fournissant les raisons de la résistance et de la constance, jusqu'à nos jours. Grâce aux miracles de la Charia, la civilisation des musulmans n'a pas disparu, malgré les coups douloureux qu'elle avait reçus au cours de sa longue histoire, tant de la part de ses enfants que de ses ennemis.

Il convient de signaler que l'émission « Al-Imam Al- Tayeb » est diffusée pour la cinquième année sur des chaînes égyptiennes et arabes. Elle a été lancée pendant le mois de Ramadan 2016. Cette émission aborde des thèmes concernant  les caractéristiques de l’Islam, le sens de modération de l’Islam et ses caractéristiques, les règles des principes de la charia et les règles des prescriptions légales, la facilité de la Charia, et les sources de la charia et la réfutation des soupçons soulevés contre la Sunna  du Prophète et la tradition.