Son éminence, le Grand-imam, le Professeur Ahmed Al-Tayeb, Cheikh d'Al-Azhar a déclaré que la charia se distingue parmi toutes les autres lois et réglementations par son programme intégré et qualifié élaboré avec un grand soin divin capable de répondre aux besoins de l’Homme. La Charia contient des constantes concernées par les besoins stables dans la vie des gens. Elle comprend aussi d'autres versets généraux qui s'adressent à l'humanité pour la guider et l'orienter à suivre le chemin d’Allah, et la mettre en garde contre les voies trompeuses, et pour que le développement et le progrès ne deviennent pas absurde. Allah dit dans ce contexte : « Et voilà Mon chemin dans toute sa rectitude, suivez-le donc ; et ne suivez pas les sentiers qui vous écartent de Sa voie. Voilà ce qu’Il vous enjoint. Ainsi atteindrez-vous la piété.»
Dans le seizième épisode de son émission « Al-Imam Al- Tayeb » au mois de Ramadan, Son éminence a ajouté que la question qui s'impose ici est : Si la Charia est flexible, évolutive et capable de suivre le rythme des changements, alors pourquoi cette « crise compliquée » qui a éloigné la réalité des musulmans de leur culture religieuse, et les a amenés à penser et travailler avec une culture différente ? Un seul mot pourrait répondre à la question : l'absence du renouveau, qui signifie simplement, repenser les nouveaux problèmes à la lumière des règles générales et des principes généraux dont la Charia est riche dans le domaine des variables, et non à la lumière d'exemples ou de particularités qui étaient dans des époques antérieures. Ainsi, repenser ces détails ici, ressemblent beaucoup la réflexion à un phénomène vivant à la lumière d'un phénomène mort. Par conséquent, il est clair que le résultat, quel que soit le niveau de la recherche approfondie ou complète, le résultat doit se terminer par l'exclusion des règles législatives universelles et la recherche de ce qui est nécessaire dans le vide obscur.
Son éminence a montré qu'il y avait des facteurs qui ont formé des « obstacles » sur le chemin de la rénovation. Parmi ces obstacles, on cite « l'absence de distinction » entre ce qui les constantes et les variables dans la religion, étant donné que les variables s'étendent, par nature, pour englober plusieurs choses différentes. Elles sont toutes légitimes tant qu’elles réalisent un intérêt considérable en Islam et ne s’opposent pas à ses finalités. Il ne s’agit pas nécessairement qu’une seule approche légitime traitant les variables, tant que le cadre est légitime, la Charia est capable de la traiter quel que soit son objet.
Celui qui examine certaines opinions anti-rénovations répandus, remarque qu'il y a confusion entre ces deux questions, et qu'un avis juridique précis dans le passé, a acquis une légitimité légale. Par conséquent, il exclure d'autres avis parce qu’il a été accepté et approuvé par un certain système social. Aujourd’hui, on évoque ces avis non pas pour réaliser un intérêt général pour les musulmans, mais plutôt pour réaliser des intérêts privés.
Le Grand Imam a signalé qu'il existe de nombreux exemples relatifs aux questions sur lesquelles la contestation, menant à la division, s'intensifie : comme la fatwa qui interdit le rasage de la barbe, ou l'obligation de porter du niqab, l'interdiction de se lever pour quelqu’un, la polygamie est un acte tiré de la Sunna, le travail d'une femme est interdit, le divorce tombe sans raisons nécessaires, il n'y a rien de mal à cela. D'autres questions où le contexte d'une certaine époque, le milieu, les circonstances, le temps et l’espace ont été pris en compte, mais la finalité de l’intérêt général légal n'a pas été pris en considération. Il a expliqué que la cause de la confusion qui existe dans ces questions, c’est la fatwa qui peut prendre le « contexte social » à une certaine époque comme prétexte pour le juger légal» et valable pour toutes les époques. Le résultat serait donc une confusion dans la compréhension de l'intention du législateur de telle ou telle question.
D’autre part, Son éminence a ajouté que le fléau de confondre les constantes et les variables dans la religion a entraîné un autre fléau, à savoir la confusion entre ce qui est considéré comme une législation générale et ce qui ne l'est pas. Les fuqha ont traité en détail cette question. Ils ont expliqué qu’elle était l'une des causes de désaccord légitime de la Communauté, tandis qu’une telle question était une source de miséricorde et de facilité de la religion. Car une question était considérée par un mujtahid comme une loi générale qui ne change pas, En revanche une autre personne la voit comme un jugement d'intérêt qui change avec le changement d'intérêt.
Dans cette perspective, il a expliqué que l'une des choses les plus importantes qui ont été dites à ce sujet, est l’avis de Cheikh Mahmoud Shaltlot qui a dit : « On ne peut pas considérer toutes les paroles du Messager (que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui) ainsi que ses directives comme une législation contraignante pour les musulmans. »
Il convient de noter que l'émission « Al-Imam Al- Tayeb » est diffusée pour la cinquième année sur des chaînes égyptiennes et arabes. Elle a été lancée pendant le mois de Ramadan 2016. Cette émission aborde des thèmes concernant les caractéristiques de l’Islam, le sens de la médianité de l’Islam et ses caractéristiques, les règles des principes de la charia et les règles de ses prescriptions légales, la facilité de la Charia, et les sources de la Charia et la réfutation des soupçons soulevés contre la Sunna du Prophète et tradition.