Au cours du dix-huitième épisode de l'émission « Al-Imam Al- Tayeb », le Grand-imam déclare : Al-Azhar est le pionnier de la révolution contre la stagnation et l’imitation aveugle à l'époque moderne

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Le Grand-imam, le professeur Ahmed Al-Tayeb, Cheikh Al-Azhar, a déclaré que l'appel à la sacralisation du patrimoine jurisprudentiel et à l'assimiler à la charia conduit à la stagnation de la jurisprudence musulmane contemporaine. En raison de l'adhésion de certains au respect littéral aux fatwas et aux anciennes dispositions jurisprudentielles qui représentaient un renouveau et suivaient le rythme de ses questions à l'époque où ils ont été énoncés. Mais ces fatwas ne sont plus utiles pour résoudre les problèmes d’aujourd’hui qui ne ressemblent pas ses homologues dans le passé sauf aux titres et au nom.
Dans le dix-huitième épisode de son émission « Al-Imam Al- Tayeb » au mois de Ramadan, Son éminence a expliqué que ce qui pourrait surprendre le téléspectateur, c'est la question du « renouveau » jurisprudentiel, notamment dans le domaine de : la famille, la femme, le statut personnel, l'économie, les banques et l'usure, même les questions politiques etc., qui sont considérés comme un problème qui n'est pas d’actualité, ni celle de ce siècle. Les débats interprétatifs de ce genre du discours sont très longs. Je me borne à attirer l'attention sur le fait que le discours contient un dialogue, des discussions et des conférences que les gens connaissent en Égypte depuis au moins cent vingt-cinq ans. D’ailleurs, le Cheikh d’Al-Azhar a noté que l’imam Muhammad Abduh est mort en (1905).  Il n'est mort qu'après avoir rempli les oreilles des musulmans de l'Est et de l'Ouest que la Charia est plus large et plus miséricordieuse envers les gens que les dispositions jurisprudentielles tirées exclusivement de l'école hanafite, la doctrine de l'État califat à ce moment-là. Comme d'autres imams de la réforme, il était plus préoccupé par les questions des femmes que par d'autres questions, et malgré cela, la situation est restée telle qu'elle était avant et après l'imam, à savoir : la stagnation et la peur de prendre la responsabilité de changer les situations associées à la charia pendant des siècles. 
Son éminence a poursuivi, puis est venu l'un des professeurs d'Al-Azhar et de la Faculté de droit, le professeur Muhammad Yusuf Musa, il a publié dans la revue Al-Azhar en mai 1953 un article supplémentaire intitulé : « Arrêtez le taqlid (l’imitation aveugle dans le fiqh) ». Dans cet article, il a blâmé ses collègues à Al-Azhar et à la Faculté de droit, lorsqu’ils ont répété le célèbre dicton : « La charia est valable pour tous les temps et tous les lieux. » Ils se contentent de répéter et de flirter avec les rêves et les espoirs, sans faire un seul pas sur le chemin de la réalisation de ce dicton, le mettre sur terre et l'appliquer à la réalité des gens et de leur vie.
D’autre part, le Grand-imam a attiré l’attention que le professeur Muhammad Yusuf a vu que la principale cause de cette stagnation, et le principal obstacle qui se dresse sur la voie du renouveau, est « l'obstacle de l’imitation aveugle qui a dominé les cœurs et les esprits pendant des siècles. »  D’après lui, il y a un autre obstacle plus dangereux qui s’appelle : « La montée exagérée du désir de l'ijtihad et du renouveau en ouvrant les portes aux ignorants pour pratiquer l'ijtihad ». Ce groupe voit que le moment est venu pour que cette porte s'ouvre toute grande après une longue fermeture, et de s’efforcer pour préciser ce qui convient à l’époque dans laquelle nous vivons. Le danger de ces gens réside dans le fait qu'ils pensent que la tâche est facile et simple, et qu'ils doivent contredire les fatwas des anciens jurisconsultes, alors ils sont des innovateurs, même s'ils ne sont pas assez qualifiés pour attaquer ce domaine.
Le cheikh d'Al-Azhar a estimé que le professeur Muhammad Youssef  Musa (qu’Allah lui Fasse miséricorde) a mis le doigt sur le problème lorsqu'il a attiré l'attention sur le fait que la cause de la stagnation et de l'incapacité d’attaquer le domaine du renouveau est une cause composée d'un élément du à la paresse et d’autre du à l’imprudence.  Chacun de ces deux éléments incompatibles tente l’autre à lutter dans une bataille perdue d’avance. Chacun de ces deux éléments fournit l’autre des causes de l’obstruction de l’échec constant.  
C’est un problème très complexe qui continue à faire son travail désastreux jusqu’à maintenant, et je me sens encore un peu frustré chaque fois quand je pense à une solution appropriée.
Il a ajouté : quand nous lisons les propos des grands jurisconsultes « fuqha », nous retrouvons un avertissement clair et une interdiction explicite d’imitation aveugle, en tant qu’un chemin qui conduit inévitablement à la stagnation et à la mort de la faculté de penser et de créer. Vous pouvez lire tout cela en termes qui n’accepte qu’une seule interprétation comme : « Ne m'imitez pas », « Prenez de la source où ils ont déjà consulté », « l’homme suit ce qui a été rapporté du Prophète (que la paix et les bénédictions soient sur lui, et ses compagnons, puis il a le droit de choisir parmi al-tabi’ins. » Ces aphorismes sont des citations authentiques de l'Imam Abu Hanifa, de l'Imam Ahmad, de l'Imam Shafi'i et de l'Imam Malik, qu’Allah soit satisfait d'eux.
Son éminence a conclu l'épisode en disant : O honorable spectateur! je ne veux pas vous induire en erreur que je me considère comme l'un des oulémas du renouveau, ou des chevaliers de l’ijtihad. Moi, je ne suis rien, mais je ne nie pas que je fais partie de ceux qui en ont marre de cette stagnation depuis très longtemps. Cette stagnation a commencé avec des déplacements entre les villages et les villes de la Haute-Égypte et le Caire, et certaines villes européennes, arabes et asiatiques en observant les paradoxes qui vont d'un extrême à l'autre extrême.
Bien qu'Al-Azhar ait été récemment dirigé vers lui l'accusation de stagnation et de refus du renouveau.  Je jure par Allah que l'affaire n'a jamais été comme ça... Au contraire, il était à l'opposé de ce qui a été dit : {Mais la plupart des gens ne savent pas}.
 

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