Le Cheikh d’Al-Azhar lance un appel aux oulémas de la Ummah pour réaliser une « unité des oulémas » qui rassemble les figures de l’Islam et barre la route aux divergences contemporaines.

Le Cheikh d’Al-Azhar précise : L’unité des oulémas de la Ummah produira nécessairement un accord entre ses dirigeants et réalisera l’intérêt du monde arabe et islamique.

Le Cheikh d’Al-Azhar appelle la Umma à une « un changement crucial» et à un « nouvelle ère» pour retrouver sa place digne de son histoire et de sa civilisation.

Le Cheikh d’Al-Azhar souligne que l’état de conflit et de division qui prévaut parmi les membres de la nation a touché tout le monde en provoquant un « déséquilibre » face aux grandes questions.

Le Cheikh d’Al-Azhar critique la position des Arabes vis-à-vis de la question de la Palestine et de Jérusalem qui, selon lui, ne reflète pas l’ampleur des bienfaits qu’Allah a accordés à cette Ummah.

 

 

Le Cheikh d’Al-Azhar, Son Éminence le Dr Ahmed Al-Tayeb, a affirmé que l’état de conflit et de division qui prévaut parmi les membres de notre nation arabe depuis longtemps a touché tout le monde en le menant à ce qui ressemble à ç rd’une manière semblable à un « déséquilibre » face aux grandes questions, les empêchant de faire face de manière adéquate à leurs crises successives. Celui qui examine attentivement la carte de notre patrie arabe et islamique ressent profondément et durablement la tristesse pour la situation actuelle en Palestine et dans d’autres pays chers à nos cœurs. Rapidement, il arrive à une certitude qui n’admet aucune contestation : nous ne pourrons ni retrouver notre capacité de réaliser le progrès et le développement, ni faire face à nos crises de manière responsable, et encore moins les surmonter, qu’en réalisant l’unité arabe, en appliquant une politique de complémentarité économique, en privilégiant les intérêts publics, en en nous mettant d’accord sur des visions futures et de plans d’action concertés, réfléchis et réalisables.

 

Dans son discours aujourd’hui samedi lors de la célébration de la nuit d’al-Qadr en présence du président Abdel Fattah al-Sissi, le Cheikh d’Al-Azhar a appelé à la nécessité de prendre conscience du niveau de l’engagement arabe face à tout ce qui se passe en Palestine. Il a déclaré que « notre position vis-à-vis de la cause palestinienne et d’Al-Quds al-Charif ne reflète pas l’ampleur des bienfaits qu’Allah nous a accordés en termes de richesses humaines et naturelles énormes, de potentialités immenses inépuisables, et d’esprits créatifs dans tous les domaines de la vie moderne: scientifique, sociale, politique et économique, et surtout, d’une foi inébranlable en Allah, le Tout-Puissant et d’une confiance inébranlable en sa miséricorde envers les faibles et les opprimés tout en croyant fermement qu’Il est aux aguets des puissants et des arrogants, qu’Il ne les ignore pas, et qu’Il leur accorde du temps jusqu’à ce qu’Il les saisisse, et qu’Il ne les laisse pas échapper. »

 

Le Grand Imam a déclaré que ce que notre région traverse aujourd’hui en termes de tragédies, de douleurs, de chagrins et de sombres sentiments doit représenter un tournant décisif entre une époque arabe révolue et une nouvelle ère où la nation arabe et islamique adopterait les moyens de la force et de la protection soutenus par la foi en Allah, le Tout-Puissant et par les valeurs de l’Islam et des religions divines, afin de mériter sa place digne de son histoire et de sa civilisation. Il a souligné que la première étape correcte sur cette voie est de suivre le verset coranique qui dit : « Obéissez à Allah et à son Messager ! Ne vous disputez point, sinon vous fléchirez et perdrez votre force ! Soyez patients, car Allah Est avec ceux qui patientent !» [Sourate Al-Anfāl, verset 46]. L’expression «  vous fléchirez » signifie : « vous serez faibles ». Quant à l’expression « vous perdrez votre force », elle signifie que « vos forces s’affaibliront, vos empires tomberont et vos civilisations seront détruites ».

Lors de son discours, le Cheikh d’Al-Azhar a appelé les oulémas de la Ummah à se lever -sans délai- pour réaliser une unité intellectuelle qui rassemble les figures de l’Islam, qu’ils soient sunnites, chiites, ibadites ou d’autres parmi Ahl-al-Qibla, afin qu’ils puissent se réunir avec leurs cœurs et leurs sentiments -avant même leurs esprits et leurs connaissances- autour d’une même table, et de délimiter clairement ce sur quoi il convient de se mettre d’accord et ce sur quoi les divergences sont permises. Il a également exhorté à suivre, dans nos différences, le modèle des Compagnons et des successeurs, un modèle qui a enrichi les sciences islamiques et les a transformées en une source inépuisable de facilité, de douceur et de miséricorde, et à fermer la porte devant nos divergences contemporaines, qui nous ont légué beaucoup de discorde, de conflit, de ressentiments et de rancœurs, nous exposant ainsi à la ruse de nos ennemis et de ceux qui nous guettent.

 

Le Cheikh d’Al-Azhar a conclu son discours en affirmant sa confiance que le consensus des oulémas de la Ummah aboutira nécessairement à un consensus de ses dirigeants, les incitant à réaliser les intérêts nationaux dans le cadre des intérêts arabes et islamiques. Ils sont certes capables de le mettre en place grâce à l’aide et au soutien d’Allah.