Le Cheikh d’Al-Azhar explique la véritable signification du Nom d'Allah « Al-Jalīl » et met en garde contre toute confusion avec les attributs des êtres humains.
Son Éminence, le Grand Imam Cheikh d’Al-Azhar, a affirmé que le Nom divin « Al-Jalīl » ne figure pas dans le Coran sous cette forme explicite, mais qu’il y apparaît sous la formule « Dhū al-Jalāl » (le Détenteur de Majesté). Il a précisé que ces deux appellations revêtent un sens identique, tant sur le plan linguistique que sur le plan théologique.
Au cours de l'épisode treizième de l'émission « Al-Imam Al-Tayeb », Son Éminence a expliqué que « Dhū al-Jalāl » signifie « le Détenteur de majesté et de grandeur ». Il a précisé que le fait que les deux noms soient dérivés de la même racine (al-Jalāl ) impliquait une identité de sens, à l’image des dérivés en langue arabe tels que « Dhû al-ʿilm » équivalant à « Al-ʿAlīm », ou « Dhū al-karam » à « Al-Karīm ». Il a ajouté : « Si la majesté est attestée à Allah, alors Il est Jalîl ; et l’expression Dhū al-Jalāl n’est pas une simple construction annexée, mais une affirmation claire de Sa gloire. »
En réponse à une question sur le sens linguistique du mot « Al-Jalīl », l’Imam Al-Tayeb a indiqué que ce terme dérive du verbe « jalla », qui revêt trois significations en arabe : la première signifie « donner », la deuxième « avancer en âge », et la troisième « avoir une grande valeur » ou « être d’une haute importance ». Il a toutefois précisé que la deuxième signification (vieillesse) ne convient pas à Allah – exalté soit-Il –, car elle relève des attributs d’imperfection, tandis que les deux autres sens sont appropriés pour décrire Allah.
Le grand imam s’est appuyé sur le hadith prophétique rapportant la réunion des polythéistes de Quraysh à Dār al-Nadwa, où Iblis est apparu sous les traits d’un « shaykh jalīl » (un vieillard vénérable) pour leur suggérer d’assassiner le Prophète Mahomet ﷺ par l’intermédiaire d’un groupe de jeunes issus de différentes tribus. Il a précisé dans ce contexte que le terme « jalīl » signifie « une personne âgée », un sens qui ne peut être attribué à Allah. À la place, on emploie des attributs tels que « al-Qidam » (la prééternité) et « al-Baqā’ » (la pérennité), qui expriment le fait que l’existence d’Allah n’a ni commencement ni fin.
Son Éminence le Grand Imam a mis en garde contre la confusion entre les significations linguistiques pouvant véhiculer des connotations humaines incompatibles avec la perfection de l’Essence divine. Il a affirmé que les attributs d'Allah doivent être compris à la lumière d’une transcendance absolue, exempte de toute imperfection, déclarant : « Allah – exalté soit-Il – existe sans commencement ni fin, et Son existence est nécessaire par Elle-même ; Il ne peut être comparé aux attributs des créatures. »